Si quelqu’un pense être quelque chose alors qu’il n’est rien, il se fait illusion sur lui-même. Que chacun examine sa propre action ; ainsi, c’est seulement par rapport à lui-même qu’il trouvera ses motifs de fierté et non par rapport aux autres. Chacun, en effet, portera sa propre charge.
Ga 6,3-5
Marianne Goffoël
44-50
« Si quelqu’un pense être quelque chose alors qu’il n’est rien…. » Durs, durs à « encaisser », ces mots de Paul pour les Galates hier, comme pour nous, aujourd’hui. L’Apôtre « enfonce le clou, sur une condition incontournable, pour qui veut faire partie de la communauté chrétienne : vivre de l’esprit de l’évangile, vivre du Christ.
Depuis notre plus tendre enfance, nous avons entendu qu’il fallait être les meilleurs, le premier en classe, le meilleur en tout…, le plus intelligent, le plus beau, le plus riche… Cet idéal du « moi », porté par l’ambition, ne se fait qu’au détriment des autres, au sein d’une rivalité sans merci. « Aut Caesar, aut nihil », ou le meilleur, ou alors on n’est rien, ou presque… à nos yeux, aux yeux des autres…
C’est là que Paul porte le fer et nous ramène à l’essentiel. Ce qu’il nous dit tient en quelques mots : « cesse de te regarder, tourne ton regard et ton cœur vers les autres »… mais pas n’importe comment. Cela exige de nous un dépouillement, une volte-face par rapports à nos inclinations naturelles. Le Christ est venu pour nous recentrer sur ce qui fait le cœur de notre foi : l’amour. L’amour de Dieu et l’amour du prochain. Ne sont-ils pas qu’un unique commandement, comme Jésus le rappelle dans sa réplique aux pharisiens (Mt 22,36). L’évangile du Jeudi Saint nous montre ainsi le Christ, qui accomplit le geste d’un serviteur en lavant les pieds de ses disciples. Jésus, à ce geste, ajoute ces paroles : « Ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi ». A chacun(e) d’entre nous, si nous le voulons, « de mettre notre tablier ». Sommes-nous prêts à aimer de cet unique amour ?
Marianne Goffoël
Bruxelles